Tandem ?
Tandem ?
Sur une petite route des vacances, un couple s’élance sur un tandem. Le vélo file bien droit, ils ont le sourire aux lèvres. A côté de moi, une voix s’exclame : » Oh, un tandem ! Moi, je ne pourrai jamais faire ça avec mon mari ! Être prisonnier l’un de l’autre ? Un cauchemar !”
Certes, rouler en tandem prive le second de l’accès au guidon : il ne peut pas tourner à droite ou à gauche à sa guise. Certes, les départs et arrivées sont à synchroniser. Certes, le premier peut sentir le vélo alourdi par le poids du second et imaginer qu’il ne pédale pas assez… Multiples occasions de frustrations et d’agacements. Le tandem n’est donc pas à la portée de tous les couples. Les besoins de liberté et d’autonomie peuvent rendre inenvisageable cette option.
Pour autant, le tandem offre une parabole intéressante de l’énergie conjugale. Si les deux conjoints font sans cesse des choix opposés, la gestion du foyer ne trouvera pas sa cohérence. Si l’un des deux se repose sur les efforts de l’autre et ne s’investit pas dans le couple, des tensions apparaîtront. Si l’un vient freiner tous les élans de l’autre, le conjoint créatif va finir par se sentir étouffé et, soit perdra son entrain, soit s’éloignera pour le sauvegarder. Trouver son équilibre est un défi pour un couple comme pour un cycliste !
Et comme le vélo ne tient droit que parce qu’il roule, un couple ne reste vivant que s’il est en mouvement, dans le dialogue et l’ajustement permanents.
Alors, sans être de grands sportifs, ni des couples fusionnels, l’exercice du tandem en couple peut s’avérer intéressant à vivre et/ou à méditer !

Conseillère conjugale et familiale, auteure
